L’histoire semble la même. Mais, son déroulé tient toujours en haleine, et son issue montre la puissance du 7e art qui arrive, chaque année, à créer des émotions toutes aussi belles, merveilleuses qu’inattendues.
La phase d’exposition du long métrage dénommé les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) se déroule ce samedi 26 octobre à la Cité de la culture de Tunis. La cérémonie d’ouverture réunit le gotha du cinéma de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique du Nord et du monde Arabe. Tapis rouges, flashs photographiques, strass et paillettes sont de la partie.
Le tout couronné par une belle cérémonie d’ouverture qui voit la projection de « Les épouvantails », une réalisation de Nouri Bouzid, un des doyens du cinéma tunisien. Le film de celui qui a été sacré Tanit d’or 2006 s’inscrit dans son combat contre le terrorisme. Dans ce film, il s’attaque au « Djihab sexuel ». A partir de plusieurs enquêtes sur la question, il décide de rencontrer certaines filles rentrées de Syrie.
La scénarisation et le rendu est d’une véracité troublante. Caméra porté avec un objectif long focal (85 mm), le réalisateur épie visage, corps, souffrance et toutes les émotions. Toutefois, il caresse le sujet, souffle sur les parties douloureuses, crée de l’euphémisme dans toutes les situations difficiles.
Les JCC 2019 se construiront autour de nombreux nœuds dramatiques. Ce dimanche un hommage sera rendu à Néjib Ayed, directeur des JCC depuis 2017 décédé quelques semaines avant l’ouverture de la session 2019.
Outre cet hommage, les JCC réussiront, cette année encore, la 5e consécutive, à transformer des centres de privation de liberté (Prisons) en salle de cinéma. 7 structures seront visitées. Ce sont les prisons de Mornaguia, de Saouef, de Kasserine, de Bizerte, de Sousse, de la Mannouba et le centre de réinsertion pour mineurs de Sidi Elhani à Sousse.
Carthage pro prendra sa place de laboratoire de formation, de coaching et de soutien aux porteurs de projets cinématographique à travers les programmes Chabaka et Takmil. Cerise sur le gâteau, cette année, s’ouvre Carthage digital destiné au cinéma d’animation.
En somme, les JCC 2019 session Néjib Ayed, ce sont 170 films issus de 40 pays. Que la fête du cinéma commence !
Sanou A. à Tunis