Ça dynamite. Le flow est rude, roots et dur. Les mélodies de la chanson ‘’Nouchi Côte d’Ivoire’’, nouveau single de Gbêba Nooshi Family en abrégé GNF, sorti le 12 décembre, donne un coup rigide au tympan. Les enfants d’Abobo, pour leur retour au devant de la scène après Mamoudou Gassama, frappent fort. Et la cible lorsqu’elle est atteinte croule sous le poids des mots aussi lourds qu’explosifs.
Pour cette nouvelle immersion dans la rap game, GNF a su combiner avec maestria la finesse d’une mélodie éclectique puisée dans le ghetto et un texte dénudé, cru, véridique et ‘’uppercutant’’. « On dub pour le Nouchi, Côte d’Ivoire », reprennent-ils en boucle.
Sans porter de gants, King Kofee et Nakaman Oridjidji remodèlent le clash sans animosité et grossièreté, avec des mots pensés, pour panser les blessures, les méchancetés et les coups bas auxquels ils ont été exposés et victimes depuis le début de leur carrière.
Un parcours jalonné d’injures, d’hypocrisie, de parias, de fausses promesses, de déceptions. « Notre musique est très variée. Nous faisons du rap pur, du reggae, de l’afro-décalé, de l’afro-pop », a confié King Kofee à la conférence de presse de lancement du single à Cocody-Angré.
Pourtant, le titre ‘’Nouchi Côte d’Ivoire’’ est hardcore. Au même titre « Que l’Ouvrier mérite son salaire, on est à 100 à l’heure. On n’est pas né avec une cuillère en or en bouche. Dans le rap game il y a plus de faux que de vrai, ça chauffe cœur… Ils feront tout pour nous nuire, mais ne nous verront jamais mendier. Face aux provocations, nous confions pour nous au bon Dieu », dénoncent-ils.
Dans la logique GNF, « depuis le départ le flow est dressé. Et comme Arafat, ils vont tout fracasser ». Le clip vidéo qui accompagne la chanson (en ligne sur Youtube depuis le 12 décembre), est une véritable immersion dans le bled, Abobo. Les jeunes gens qui clament haut et fort, qu’ils sont fiers de leur origine, font un tour d’horizon de cette cité jugée de « camp commando » entre de grosses infrastructures que sont le Stade d’Ebimpé, la mairie et le ghetto, là où vivent ces populations dans des conditions pas commodes.
C’est avec ce titre puissant, qui scrute en profondeur les fondamentaux du hip-hop en temps que musique engagée que le groupe souhaite investir le pays et se projeter sur l’extérieur. Ce avec la contribution de leur nouveau manager, Régis Miller, qui gère aussi la carrière du chanteur béninois Dibi DOBO. « Nous croyons en GNF. Nous ferons tout pour positionner leur musique », a confié le manager.
Déjà sur une bonne pente avec des titres comme ‘’Mamoudou Gassama », « On est même chose » (en feat avec le chanteur allemand Marabu), « Môgô Magni », « Monsieur le maire », GNF réinvente le game selon leurs critères et règles et bientôt le succès.
Sanou A.
2 commentaires
Très bel article le vieux !! 🙏❤ Merci de nous apprendre de nouvelles choses ! 👍
Poyooo un groupe qui nous apprend beaucoup sur les faires socio…. Moi j’apprécie leurs musique