L’Union nationale des antiquaires de Côte d’Ivoire (UNACI) a ouvert une exposition d’art antique le vendredi 20 décembre au Club House à Cocody, Deux-Plateaux Vallon. La parade d’œuvres d’art africain qui se tient jusqu’au 5 janvier 2020 a pour thème : « L’homme et sa culture ».

« Le choix de ce thème s’explique par le fait que l’antiquaire doit lire à travers les œuvres pour comprendre la vision des sculpteurs, leur tradition, leur quotidien. Cette exposition d’art africain est une façon de promouvoir notre art et notre culture. Nous constatons que notre culture s’effrite, s’envole. Pis, ce sont d’autres personnes d’autres horizons qui s’intéressent à cette culture et non les Africains », a regretté Abdoulaye Bakayoko, président de l’UNACI, initiateur de l’évènement.

Pour lui, le but d’une telle activité est d’encourager les Africains à collectionner les œuvres d’art du continent. « Il faut qu’on fasse un retour vers la source à travers notre sculpture qui est lisible, qui constitue notre écriture, notre histoire, des messages laissés par nos illustres artisans » a-t-il appelé.
Selon M. Bakayoko, les choix de la dernière décade de l’année et le lieu pour tenir cette exposition ne sont pas fortuits. « Nous avons choisi cette période de l’année parce que nous savons que les Africains vivants dans d’autres pays, les Ivoiriens reviennent pour les fêtes. Nous voulons leur montrer un pan de notre culture, de notre identité », a-t-il révélé.
Toutefois, a-t-il reconnu, ce n’est pas une tâche facile. Mais, lui et ses amis ne comptent pas baisser les bras. « En tant qu’antiquaire, nous avons ce devoir-là. Parce ce que si on ne le fait pas, les premiers perdants c’est nous les antiquaires, les Africains, nos enfants qui ne connaitront pas notre passé. Nous sommes engagés à faire la promotion qu’il faut pour toucher le maximum de personnes », s’est-il engagé.

A cet effet, il a lancé un appel aux populations à venir voir, écouter et comprendre leurs origines, leurs sources pour se connaitre et comprendre les autres. « Il faut que l’Africain parvienne à dire chez nous c’est comme-ci, c’est comme ça », a-t-il insisté.
Le combat de l’UNACI, a souligné son président, va au-delà des frontières africaines. Car, a-t-il regretté, ce sont les Africains eux-mêmes qui sont de mauvais ambassadeurs de leur continent. « Je voudrais aussi dire aux Africains qui quittent le continent, quand ils vont chez les autres, qu’ils ne dénigrent pas leur pays, leur continent en disant que tout ce qui s’y fait est mauvais. Qu’ils disent qu’en Afrique il y a de bonnes choses telles que l’art, la culture et l’environnement », a-t-il invité.
Timité Raoud-Dine