« Repose en paix Abou », « RIP mon ami Abou », « Abou est parti au pays des anges », se sont contentés les moins prolixes. A l’annonce du décès d’Aboudramane Silué dit Abou Smith, chanteur ivoirien ce 2 janvier 2020 à 2 heures du matin dans une clinique en France, les témoignages ont fusé pour saluer la qualité artistique et humaine du disparu.
« Nous sommes de cœur avec la famille biologique et artistique. Condoléances à nous tous et que Dieu soit notre guide et partage », a écrit Djabo Steck pour saluer sa mémoire depuis Abidjan.
Une belle âme
Pour certains, c’est « une belle personne ». « Je l’ai croisé de nombreuses fois lors des concerts, soirées jam avec mes amis musiciens. On discutait. Il était toujours souriant, convivial et quand il chantait, il vivait ses chansons. Une belle âme nous a quittés », a reconnu un de ses fans.
D’aucuns soutiennent qu’il a apporté beaucoup dans ce monde tourmenté. D’autres ont vu en lui la représentation de la générosité et de la bienveillance incarnée. Boris Faure, un de ses amis, lui a dédié un long texte intitulé « Un artiste s’en est allé » sur sa page Facebook. « Abou Smith était une figure du 10ème arrondissement et des Jam sessions de la nuit parisienne. Il est parti à l’heure où les clubs de jazz ferment leurs portes, vaincu par une terrible maladie qu’il aura affrontée de longs mois avec vaillance et sans se plaindre », souligne-t-il.
Pionnier
Il révèle qu’Abou avait connu un grand succès commercial dans les années 80 en Côte d’Ivoire, sa première patrie avec des albums inspirés par le reggae. « Il se disait le père de ‘’l’afro-reggae’’ et de la génération à succès des Alpha Blondy et autres artistes ivoiriens ayant percé à l’international… Il disait avec lucidité qu’il n’avait ensuite pas pris le bon train. Son producteur américain l’avait empêché de déployer ses ailes », continue Faure.
Selon lui, après plusieurs années sans succès, Il avait entrepris une reconversion comme professeur de chant. Il vivait dans le 10eme depuis une vingtaine d’années. La France était sa patrie d’adoption. Ce bout de Paris son repère et les bars du coin ses différents QG. Il montait sur scène encore avec régularité.
Avant de clamer, non sans douleurs : « à travers ses succès comme ses moments plus fragilisés, il était un artiste plein et entier. Le Blues n’est pas la musique du désespoir, elle est la musique de l’espoir même face aux situations les plus désespérées ».
Adieu l’artiste.
Sanou A.
Un commentaire
J’ai connu Abou à Paris depuis plusieurs années et je suis juste tellement triste .
Je suis d’accord avec ce que je viens de lire et c’est la raison pour laquelle j’écris ce petit mot.
Je pense qu’ Abou était un étte avec des qualités exceptionnelles d’humilité , de coeur ,d’àme avec en plus son talent et son professionnalisme .
J’aimerai tellement encore pouvoir me rendre à une de ses scénes ouvertes, entendre sa voix ,son rire, mais aussi ses conseils et ses encouragements, sa confiance .
Je dois me réjouir d’ avoir pu le rencontrer sur cette planéte terre .