Le Malien Adama Keita est l’un des plus prometteurs joueurs de kora de sa génération. L’on comprend pourquoi quand on sait qu’il a commencé à jouer de cet instrument à cordes dès l’âge de 4 ans, et qu’il est issu d’une famille de griots du côté de sa mère. Il est le symbole de la 72e génération de joueurs de kora de sa famille. Récemment, au festival Ségou’Art, il a participé à une expérience toute nouvelle : un «duo» entre deux instruments ouest-africains, la kora, donc, et le ngoni, dont les cordes ont été taquinées par Assaba Dramé, et le oud, corde d’Achref Chargui. Nous avons pris attache avec Adama Keita pour nous parler de cette expérience.
Zouhour Harbaoui : En quoi a consisté votre collaboration avec Achref Chargui ?
Adama KEITA : Ma collaboration avec Achref Chargui est humaine et culturelle. Elle met en relief deux instruments qui ne sont pas du même monde : la kora et le oud. La kora est un instrument traditionnel originaire de l’Afrique de l’ouest. Je suis la 72e génération de joueurs de cet instrument de ma famille.
Comment en est venue l’idée ?
Cette idée est venue quand Achref m’a vu jouer sur la scène Ali Farka Touré à l’ouverture de l’édition 2019 de Ségou’Art/Festival sur le Niger. Après le spectacle, Achref est venu me voir avec l’idée de faire un projet kora/oud.
Comment avez-vous perçu ce duo oud/kora ?
Personnellement, j’ai beaucoup aimé ce mélange kora/oud qui me semble être une première au monde.
Vous avez joué ensemble sur la scène du festival Ségou’Art 2020, quelle a été la réaction du public ?
Le public était très enthousiaste à la fin du spectacle. Nous avons eu de très bons retours. M. Mamou Daffé, directeur du festival, nous a même demandé de reproduire le même spectacle une seconde fois.
Allez-vous continuer à collaborer ensemble ?
Personnellement, je trouve qu’en plus de nos qualités humaines, nous sommes, chacun, des virtuoses, dans nos instruments, d’une dimension internationale. J’en suis à plus de 100 spectacles par an à travers le monde. Nous avons décide de continuer à collaborer ensemble sur des projets, entre autres : produire un album, proposer des concerts aux centres culturels, théâtres, festivals, etc., collaborer avec des guets-star à travers le monde entier, et un projet pédagogique autour de nos instruments. Nous allons continuer à faire plaisir aux spectateurs qui ont vraiment apprécié le concert.
Dans une collaboration, nous avons tous besoin de booster les efforts consentis pour mener à bien et aller jusqu’au bout des objectifs dans la plus grande sérénité.
Propos recueillis par Zouhour HARBAOUI
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Bone courage