L’annonce de Chiraz Latiri comme ministre des Affaires culturelles est une véritable gifle pour certains. Et sur les réseaux sociaux, des artistes s’échinent à dénigrer celle qui a été à la tête du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI). La raison ? La peur de perdre leur place de fonctionnaires…
Quand Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles presque sortant, limogea, en novembre 2019, la directrice du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), il ne s’attendait, sûrement, pas à ce retour de manivelle, ou à cette véritable gifle en plein face. Parce que la proposition de Chiraz Latiri au poste de ministre des Affaires culturelles est une véritable gifle et pas uniquement pour Mohamed Zinelabidine. Cette nomination fait peur à toute la cour qui gravite autour de ce dernier.
On a l’impression que Chiraz Latiri est le grand méchant loup, pour certains artistes, qui sont devenus, par le bon vouloir de l’actuel ministre presque sortant, des fonctionnaires à la Cité de la Culture. Pour eux, si elle arrive à la tête du ministère, ils risquent de perdre leur place ; cette dernière n’étant pas, quelque part, légitime. Entre nous, beaucoup d’entre-eux ne font rien d’exceptionnel à la Cité de la Culture et occupent des bureaux comme s’ils étaient des squatteurs. Ils marquent leur présence et se barrent sans produire. Ils sont devenus improductifs dans leur milieu artistique et improductif en tant que fonctionnaires.
N’ayant rien d’autre à faire, certains, pour ne pas écrire certaines, s’amusent à dénigrer Chiraz Latiri sur les réseaux, Ils/ elles la traitant de corrompue, oubliant que leur big boss -soit le ministre des Affaires culturels presque sortant- est, lui véritablement, un pro de la corruption, déjà, et entre autres, en employant des artistes-fonctionnaires payés à ne rien faire, en accordant des contrats à ses proches collaborateurs pour les festivals dans lesquels ils n’auront jamais travaillé, et en offrant des billets d’avion à des artistes invités à des festivals pour aller y fanfaronner, et ce, sur les caisses du ministère et donc sur les deniers publics, car, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas encore de presse à billets dans les sous-sols du ministère. Si cela n’est pas de la corruption ou de la malversation, c’est quoi alors ?
Il n’y a pas que les artistes-fonctionnaires qui ont peur pour leur place. Il y a également la chargée de communication du ministère des Affaires culturelles et collaboratrice intime de Mohamed Zinelabidine. Celle-ci, très proche de son patron et se substituant à lui à plus d’une occasion, a fomenté des coups bas contre Chiraz Latiri -et contre d’autres aussi-, allant jusqu’à mentir sur le limogeage de la directrice du CNCI ; limogeage qu’elle a transformé en fin de mission. Si Chiraz Latiri -et c’est tout le mal que nous lui souhaitons- devient ministre des Affaires culturelles, il y a de fortes chances pour qu’elle dégage la donzelle pour incompétence chronique et que celle-ci retrouve sa place de gratte-papier…
Et pendant que le nouveau gouvernement tarde, Mohamed Zinelabidine continue comme s’il n’allait pas partir. Cependant, il a des réactions paradoxales : d’un côté il a organisé, mercredi dernier, une réunion sur la troisième session des Journées poétiques de Carthage, qui se tiendront du 21 au 28 mars, et de l’autre il a demandé l’annulation de la visite de l’écrivain, traducteur et critique littéraire argentino-canadien Alberto Manguel, prévue pour le 22 février, arguant qu’il fallait attendre «l’arrivée du prochain ministre des Affaires culturelles du prochain gouvernement». Bizarre ! Vous avez dit Bizarre ? Nous avons dit bizarre, comme c’est bizarre !
Zouhour HARBAOUI