C’est une agréable découverte que nous avons faite mardi 09 mars 2020. La Rotonde des arts contemporains à Abidjan-Plateau, expose en marge du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA), une belle collection de marionnettes du marionnettiste malien, Yaya Coulibaly.

Dans la galerie du Pr Yacouba Konaté, autrement directeur du Masa, un savoir-faire ancestral en matière de confection de marionnettes se découvre avec bonheur et une nostalgie de l’enfance. Exposées dans les trois principaux halls du rez-de-chaussée, les œuvres du fondateur de la troupe de théâtre de marionnettes Sogolon, « La femme buffle » trônent.

Deux choses captivent le visiteur lorsqu’il franchit la porte de la galerie : la chaleur des couleurs et les formes des pantins. Les créations de Yaya reflètent ses origines, son être, sa destinée. A 61 ans, celui qui est né « le jour de la cérémonie du Jo (fétiche) » porte en lui le pouvoir des ancêtres et le retransmet à ses « créatures ».
Le premier hall abrite les plus grandes marionnettes. Vêtues de tenues traditionnelles bigarrées traduisant la gaieté et le savoir faire des artisans de Ségou, les pièces sont alignées et semblent accueillir les arrivants.
Juste à côté, la seconde pièce est dominée par les masques. Elles sont très attrayantes de par les formes et les colories. Décrivant des têtes d’animaux avec des cornes parfois, elles sont joviales et dégagent une énergie attractive et non répulsive.
Dans le 3e vestibule, les marionnettes à fil de l’artiste sont immobiles. Loin des scènes où elles ont fait le bonheur des enfants et des grands, elles semblent cogito avec leur air sérieux et responsable.

Traditionnaliste, mais très influencé par les travaux occidentaux (diplômé de l’école nationale supérieure des arts et de la marionnette en France), Yaya Coulibaly est aujourd’hui l’un des gardiens de la tradition bambara. Pour lui, un marionnettiste est aussi bien scientifique, historien, thérapeute, géomancien, sorcier, guérisseur, formateur, « un enseignant de la vie au service de la vie ».

SANOU A.