Boubacar Sangaré est un jeune réalisateur burkinabè qui a présenté un projet documentaire, «Djéliya», ayant pour thème le voyage initiatique d’un jeune griot, et ce, l’occasion de la première édition du programme Sud-Sud Sentoo. En parallèle à ce projet et à d’autres, Boubacar Sangaré prépare un doctorat spécialisé dans le droit du cinéma et de l’audiovisuel.
Rencontre en deux questions.
Farafina : Pourquoi vous spécialiser en documentaire ?
Boubacar SANGARÉ : J’ai été formé en tant que réalisateur de fictions. Quand on sort de l’école, on n’a pas forcément tout ce qu’il faut pour se lancer immédiatement dans la fiction. On n’a, également, pas l’accompagnement nécessaire dans nos pays, car il n’y a pas de soutien dans ce sens. Le documentaire est plus simple pour moi. Je suis passé par un canal, une sorte de raccourci, où j’ai trouvé des partenaires qui travaillaient de façon simple, sans forcément avoir de grands budgets. On faisait des petites choses. J’ai, donc, commencé à développer de plus en plus de projets de documentaires. A côté, j’ai des projets de fictions. Au fur et à mesure des évolutions, cela nous ouvre de plus en plus de portes. J’espère venir à la fiction sans pour autant abandonné le documentaire.
Vous faites un doctorat spécialisé dans le droit du cinéma et de l’audiovisuel, qu’est-ce que cette formation peut vous apporter ?
Au tout début, je voulais être cinéaste. J’ai commencé par le droit parce que je ne pouvais pas commencer des études de cinéma qui coûtent chers. Ensuite, je suis passé aux études de cinéma. J’ai poursuivi les deux. Quand j’ai fini, j’ai commencé à exercer un peu comme cinéaste. J’ai vu un peu quelles étaient les lacunes dans ce domaine. Et là, c’est ce qui m’a poussé à me spécialiser en droit du cinéma et de l’audiovisuel. Cela pourrait servir à structurer nos marchés locaux de telle sorte que cela puisse être un peu le creuset de la fabrication, en tout cas fournir le nécessaire pour que, sur des plans sous-régionaux, les marchés sous-régionaux soient plus forts. C’est ma doctrine de développer des marchés sous-régionaux qui soient plus forts parce que sur des marchés segmentés sur des plans nationaux, on ne sera jamais assez forts pour faire face à la concurrence.
Nous sommes envahis par des images venant de partout. Il faut que nous puissions structurer nos marchés pour pouvoir, donc, faire face à la concurrence, mais aussi prospérer à l’interne. Avant tout le cinéma, l’audiovisuel, c’est sa vision culturelle. Cela porte une vision culturelle et pour conserver cette culture, il faut que nous puissions faire nos propres images.
Propos recueillis
par Zouhour HARBAOUI