Artiste malien connu et reconnu chez lui, Baba Salah mérite une reconnaissance plus ample, d’autant plus qu’il maîtrise l’art de la guitare.
Par Zouhour HARBAOUI
Certains artistes africains mériteraient une reconnaissance internationale. Malheureusement, à ce jeu-là, ce sont les Occidentaux, selon leur bon vouloir, qui font et défont les artistes africains. Le musicien et chanteur malien Baba Salah, que nous avons pu voir en prestation durant le Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA), mériterait cette reconnaissance internationale. Et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il maîtrise l’art de jouer de la guitare. Puis, il s’adapte en fonction du public devant lequel il se retrouve ou de l’ambiance dans laquelle lui et ses musiciens jouent. Ceci est très important car cela dénote un désir de symbiose et d’être proche du public présent. Car, contrairement à certains artistes faisant montre d’égoïsme et d’indiscipline, se prenant pour des stars, Baba Salah est resté très humble. Celui qui chante en français, en songhay, en bambara, en peulh et en tamachek, est proche des populations aussi bien dans sa vie personnelle (il habite un quartier populaire de Bamako) que dans sa vie professionnelle, puisqu’il opte pour des thèmes qui touche les masses populaires : le développement, l’environnement, la démocratie, les droits de l’homme, l’éducation, etc.
Pourtant Baba Salah aurait de quoi se vanter plus que d’autres. Il ne fait pas partie d’une famille de musiciens -ce qui aurait pu être un grand handicap surtout dans nombre de pays africains. C’est grâce à un travail acharné et appliqué qu’il est considéré comme l’un des meilleurs guitaristes du Mali. D’ailleurs, ses compétences de musicien lui permettent de devenir un jeune membre du Songhoy star de Gao (ville où il est né), du groupe d’Ibrahim Hamma Dicko, Yehiya Arby puis de Sidi Touré, alors qu’il faisait ses études à l’Institut national des arts de Bamako. Puis de devenir l’un des musiciens d’Oumou Sangaré pendant quelques années et de collaborer avec d’autres artistes maliens et africains. Il a cinq albums à son actif, dont le premier, sorti en 2003, lui permet d’être primé «Meilleure révélation de l’année et Meilleur artiste de la Chaîne 2».