Damasy est un jeune (25 ans) auteur, compositeur et interprète seychellois, qui a créé son propre label et qui est en train de préparer son deuxième album, attendu pour août 2020. Rencontre.
Par Zouhour HARBAOUI
FARAFINA : Comment êtes-vous entré dans le domaine musical ?
DAMASY : On peut dire que j’ai grandi dedans. Ma mère est manager d’artistes donc depuis tout petit j’ai pu avoir accès aux grands artistes du pays. Et quand elle a su que j’écrivais des poèmes elle a demandé à Elijah, un grand artiste seychellois, de m’emmener au studio pour que je voie comment ça se passe. Au final, je suis sorti du studio en ayant fait une chanson avec lui qui était présent sur son album à l’époque. Depuis ce jour j’en ai fait ma passion et je n’imagine même pas ma vie sans la musique.
Vous êtes dans le milieu musicale depuis plus d’une dizaine d’années, malgré votre jeune âge, quelles sont les difficultés que vous rencontrez vous-même ?
Je rencontre les mêmes difficultés que tout le monde. Par exemple, le temps : trop peu pour faire tous ce qu’on veut faire mais on essaye de donner le meilleur de soi-même pour ne pas avoir de regret. Sur le plan artistique, les difficultés sont plus sur le fait de toujours faire de la musique de bonne qualité et de toujours atteindre un meilleur niveau de création et de production. J’ai aussi mon label «Smog Recordz» avec le studio «TriBeatz Records» à gérer, ce qui n’est pas si facile que ça. La partie financière est assez délicate à manipuler mais on voit les choses en grand et on espère naviguer vers de plus beaux horizons.
Pourquoi avoir choisi votre nom de famille comme nom d’artiste ?
J’avais un nom de scène à mes débuts. Quand on me demandait de l’expliquer les gens étaient confus. J’ai donc opté pour la simplicité, Damasy.
On a l’impression que vous vous restreignez à la zone de l’océan Indien, alors que les Seychelles sont un pays africain. N’avez-vous pas des vues sur le continent avant d’aller plus vers le nord ?
L’océan Indien soit plus accessible pour nous. Atteindre le marché africain serait extraordinaire pour nous. Moi mon rêve c’est de voir l’Afrique unie comme un seul pays. Quel que soit ton pays tu représentes l’Afrique. On sera beaucoup plus forts comme ça. Aujourd’hui, on a la scène musicale nigériane qui s’exporte énormément. L’Afrique a donc beaucoup à offrir. Il nous manque juste cette union qui fait la force.
Votre père est poète, votre mère manager d’artistes. Vos parents ont-ils un droit de regard sur ce que vous faites ?
En toute franchise, non. Ils ont le droit de donner leur avis comme tout le monde mais lorsque je suis dans l’étape de création je suis dans mon monde, donc je fais ce qui me plaît. C’est important pour moi. En faisant de la musique je recherche une certaine liberté que la vie de tous les jours n’offre pas. Mais j’écoute quand ils aiment ou quand ils n’aiment pas une chanson que j’ai faite, surtout ma mère qui est très informé sur mes productions.
Est-ce que la pandémie de Covid-19 a eu ou a un impact sur la culture sur l’île ?
Oui bien sûr, pas que sur la culture, sur tout en général. Tous les concerts sont annulés jusqu’à septembre pour le moment, donc le manque à gagner est énorme. Cette pandémie est un réel désastre que ce soit sur le plan de la santé ou financier. Même au niveau de l’Etat, le budget consacré à la culture a été revu à la baisse. 2020 est une année compliquée, mais on en sortira plus forts. C’est triste, le monde entier est touché, il y a eu des morts. Je souhaite juste que tout rentre dans l’ordre et que tout le monde puisse reprendre le cours de leur vie tant bien que mal.
Quels sont vos souhaits ?
Je n’ai pas vraiment de souhaits si ce n’est d’être heureux et rendre heureux les gens dans tout ce que je fais.