Je ne sais pas pour vous mais pour moi un spectacle, un film, ou un livre est bon lorsque j’oublie tout ce qui m’entoure et que je m’intègre à l’intérieur de la création.
Par exemple, quand je lis un livre, pour moi s’il est bon, je ne vois plus les mots mais des images. C’est comme si je regardais un film. Je n’ai pas besoin de mots alambiqués pour apprécier une œuvre. Certains auteurs ont, malheureusement, cette tendance de sortir leur science avec de grands mots qui donnent des maux. Style, ils sont cultivés. Nous, aussi, en tant que lecteurs, sommes cultivés, puisque nous lisons. Mais, eux, ont besoin de se montrer.
Bref, donc, pour moi, quand je lis un livre et que, tout de suite à la place des mots, je vois des images, c’est que c’est un bon livre. C’est vrai que tout est relatif. Bon, c’est vrai qu’il y a bon et bon. Je trouve qu’un livre doit apporter du plaisir et non une masturbation intellectuelle. Il y a un auteur que je n’apprécie pas du tout, mais alors là pas du tout. Pourtant, tout le monde le met au firmament : Paulo Coelho.
En général, je ne fais pas attention à ce que disent les gens. Là je voulais lire un auteur brésilien. J’ai, donc, lu «L’alchimiste» pour voir ce qu’il en retournait. Franchement, je n’avais qu’une envie c’était de terminer le livre le plus rapidement possible. Non pas parce qu’il me plaisait, mais parce que, tout simplement, je m’ennuyais, pour ne pas écrire je m’emmerdais (oups ! Je l’ai écrit!) En général, j’abandonne très vite un ouvrage qui ne me plaît pas. Là, j’ai décidé de continuer à lire peut-être y avait-il une surprise à la fin… Point de surprise ! Comme des fois, je suis un peu maso, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye un autre livre de lui. J’ai opté pour «La cinquième montagne». Cela m’a fait ni chaud ni froid. A ce moment, je préfère lire le Coran et la Bible. Parce que «L’alchimiste» se base sur l’histoire de Youssef et «La cinquième montagne» sur l’histoire d’Elie. Puis, la philo, très peu pour moi ; j’ai déjà donné au bac…
Paulo Coelho est un peu comme les chantres, qui glorifient le Seigneur pour se remplir les poches. Mais, là c’est une autre histoire.
J’écrivais tout à l’heure que quand je lisais un bon livre, je voyais des images comme si je regardais un film. Vous allez me demander : et quand je vois un bon film, je vois des mots comme si je lisais un livre ? Euh, non ! Ça serait un cercle vicieux, vous ne trouvez pas ! ? Pour moi, un bon film est un film qui retient l’attention des spectateurs du début à la fin, sans que ceux-ci baillent, regardent leur montre ou leur portable. Puis, comme je ne suis pas critique de cinéma mais juste journaliste culturelle, je ne vais pas m’attacher aux côtés techniques. Sauf que, bizarrement, je repère les faux raccords et les images gratuites.
Pour moi, l’avis du public est très important. Je trouve ça étonnant qu’on ne prenne pas son avis. Après tout c’est lui qui fait l’entrée des salles et non pas les prix obtenus dans des festivals… Une fois, je me suis un peu pris la tête avec un jeune réalisateur ivoirien à propos du film «Résolution» de Boris Oué et Marcel Sangne. Il a commencé à le critiquer grave de chez grave. En plus, il n’a pas su dire clairement ce qu’il lui reprochait. Je lui ai répondu que, parfois, il faut savoir suivre l’avis des spectateurs ; eux ont adoré !
Il faut que les réalisateurs se posent cette question : pour qui ou pour quoi faire des films ? Si quelqu’un a un semblant de réponse, j’aimerais bien la connaître. Perso j’ai mon avis là-dessus ; je le garde pour moi car il est peut-être trop extrémiste pour certains !
Je me demande toujours pourquoi les Occidentaux ont le droit de faire des films commerciaux -qu’ils nous refilent- alors que les cinéastes africains se cantonnent ou sont cantonnés à faire des films dits d’auteurs. Chaque pays en Afrique possède sa réalité ! Heureusement que certaines séries africaines font ce que le cinéma ne fait pas : donner du plaisir au public !
Zouhour HARBAOUI