Aujourd’hui, le Burkina Faso se trouve à un carrefour particulier de son histoire et la responsabilité de tous les citoyens burkinabè est fortement engagée. En effet, notre pays vit une crise multidimensionnelle essentiellement caractérisée par une insécurité physique et juridique grandissante, une morosité sociale dont la résultante la plus inquiétante est l’élargissement de la fracture sociale doublée d’une montée de l’intolérance, de l’exclusion, de l’incivisme.
Par Youssef Ouédraogo
Cette situation impose alors la réconciliation nationale comme une nécessité impérieuse et incontournable, pour faire face aux divergences et rancœurs accumulées par les Burkinabè. Le besoin de réconcilier le Burkina Faso avec lui-même et les Burkinabè entre eux rallie l’unanimité de tous les acteurs de la nation (Etat, PTF, Communautés, OSC..).
La culture et le sport peuvent être un vecteur et un catalyseur pour une cohésion nationale et une réconciliation nationale. Les diversités d’horizons, de langues, de religions, de savoirs constituent des atouts et une richesse à exploiter pour nous enrichir mutuellement et trouver la symbiose nécessaire à la paix et la cohésion, socle de progrès dans nos communautés.
« La culture peut ainsi s’imposer comme un antidote puissant à bien de mots contemporains, dont les différentes formes de terrorisme qui s’enferme dans une espèce de sectarisme utopiste et de démarcation insensée, ou encore l’incivisme des citoyens des acteurs politiques et administratifs et surtout d’une jeunesse, confrontée depuis longtemps à la dure réalité de l’acculturation, de l’inculturation et des travers qu’elles ont impactés sur nos sociétés. », Abdoul Karim Sango, ministre de la Culture, des Arts et du tourisme.
Pendant longtemps, par ses capacités de rassembler plusieurs personnes issues de différentes communautés linguistiques, d’âges et de nationalités différentes, le sport a été un moyen de lutter de manière pacifique contre l’injustice. Pierre de Coubertin – « père » des Jeux Olympiques – était convaincu que les manifestations sportives en général et celles d’envergure internationale en particulier étaient des outils puissants pour la promotion des droits de l’homme. Le sport doit avoir pour fonction explicite d’encourager une paix active ainsi que la compréhension internationale dans un esprit de respect mutuel entre individus d’origines, d’idéologies et de croyances différentes.
Il apparait de toute évidence que le Burkina Faso, dans cette période de tourmente, en faisant recours à la culture et au sport, peut renouer avec son passé de havre de paix et de bonheur où vivent les différentes communautés en bon intelligence.
Ainsi, la Commission de la Jeunesse, de l’Éducation, de l’Emploi et de la Culture (CJEEC), a organisé les 06 et 07 août 2020, à Koudougou, un atelier de formation au profit de ses membres. Cette formation a porté sur : « Réconciliation nationale véritable au Burkina Faso : quel apport du sport et de la culture ? »
Le Consultant en culture et média, Youssef Ouedraogo, Dr. Konate Draman, Conseiller Technique au ministère de la Culture, des arts et du tourisme(MCAT) et le Directeur Général des Etudes et des Statistiques Sectorielles au ministère des Sports et loisirs (MSL), Sylvain W. OUEDRAOGO, ont été invités pour animer des thèmes, informer/expliquer aux participants, apporter des clarifications sur le rôle de la culture et du sport dans le processus de paix.
L’organisation de cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique 2015 – 2020 de l’Assemblée nationale et est soutenue par le Programme commun d’appui à l’Assemblée nationale (PROCAB).
Y.O