La dernière soirée de la première saison du programme “Les Courts du soir” a eu lieu, jeudi 15 octobre 2020, dans la grande salle du centre culturel “Artisttik Africa”. La soirée a réuni les cinéphiles autour de deux court-métrages réalisés par Claude Balogoun, conseiller technique au ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts et réalisateurs béninois.

Par Julien Tohoundjo
‘’Le Tabouret sacret’’ et ‘’Agama Sosso’’ sont les deux films projetés lors de la dernière soirée du programme “Les Courts du soir”. En une heure d’horloge, environ, les cinéphiles ont suivi, de bout en bout, ces deux films réalisés par la maison “Gagan Production”. Le premier est une fiction réalisée en 2004 et le second, un documentaire réalisé en 2015. Les deux films ont une durée de 26 minutes, chacun. Le Tabouret sacret est un film qui parle du respect de la tradition et la dignité de la femme. En effet, il s’agit d’un couple marié qui vit en ville. Après plusieurs années de vie commune, la femme n’a jamais eu l’occasion d’assister à des occasions de rencontre de la famille. Suite à ses absences répétées, les rumeurs courent de part et d’autre tout en considérant qu’elle a commis l’adultère.
Après plusieurs interventions, la belle-mère de la femme a décidé de la faire asseoir sur le Tabouret sacré. Dans la tradition, ce tabouret a une puissance surnaturelle et une femme, qui commet l’adultère, ne peut pas s’asseoir dessus pour se prononcer. Elle risque la mort. Le conseil et toute la famille se sont réunis afin d’écouter la femme puisqu’elle vit en ville, un milieu où il est facile pour une femme de commettre l’adultère, selon la famille. Après les chants et danses, la parole a été donnée à la femme (Dodji est son nom) pour s’exprimer. Elle a exposé le problème que les deux traversent dans le couple et imploré la prière des chefs et aînés de la famille.
C’est un film qui met en valeur les efforts d’une femme endurante. Le Tabouret sacret rend hommage à la gent féminine et porte haut la voix des femmes. Il faut donc comprendre que la femme peut exercer des métiers que même un homme ne peut pas parce que, Dodji travaille en tant que chauffeur et ne cesse de recevoir des harcèlements de la part de son directeur. Malgré les multiples propositions, cette dernière est restée fidèle à son mari.
Le scénario de cette fiction a intéressé plus d’un à cause de son originalité. « C’est génial de voir des films des cinéastes du Bénin. Les occasions sont très rares pour le faire et j’ai beaucoup apprécié cette soirée. L’important est de préserver la culture, la garder aussi pour les générations futures et tout en étant dans la modernité », a clarifié Karin Beese.
Agama Sosso est un film documentaire qui parle de la culture de ce peuple qui s’est installé au nord-est du Bénin. Ce peuple migratoire s’est installé au Bénin avec ses rites et traditions. A travers ce documentaire, Claude Balogoun et son équipe ont exploré les univers de cette période de fête et de réjouissance de ce peuple. C’est une période guettée par les habitants des villages environnants et surtout les femmes qui sont en difficulté de procréation. Pendant 26 minutes, les cinéphiles ont découvert cet univers. Une opportunité leur a été donnée, à la fin de la projection de poser des questions au réalisateur, Claude Balogoun. La question concernant la conservation des archives a été abordée lors des échanges. Au début de cette soirée, une minute de silence a été observé en la mémoire du héros burkinabè Thomas Sankara qui a été assassiné un 15 octobre. L’assistance a aussi fait une minute d’applaudissement pour saluer Fela Kuti.