Avec la Covid-19, il est difficile de voir l’avenir clairement. La Culture semble bien mal partie aussi, surtout dans les médias…
Par Zouhour HARBAOUI
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais la page culturelle d’un journal est la première a sauté quand il y a un trop plein de publicités. Avoir de la pub pour un journal, c’est bien, puisque, comme dans l’audiovisuel, la pub fait vivre. Ce n’est pas les abonnements ou encore les recettes et bénéfices (quand il y en a) du journal, qui permettent de payer la masse salariale. Donc, première page à sauter en cas de surplus de pub, c’est la page culturelle !
Cela prouve que les directeurs de journaux pensent que c’est le sport ou la politique qui fait vendre leurs feuilles de chou. Peut-être qu’ils ont raison. Mais, un match de foot, par exemple, peut se voir à la télé, pas besoin de commenter à travers un article. Par contre, les activités culturelles ne sont pas retransmises à la télé -sauf cas exceptionnels-, donc un article culturel permet à des personnes qui n’ont pas pu assister à un concert, une pièce de théâtre, ou à tout autre spectacle, d’assister, en différé, au divertissement à travers un compte rendu journaliste, du moins quand il est bien écrit. Puis, on demande presque toujours au journaliste culturel de limiter son article à un certain nombre de mots. Pas évident d’écrire un papier consistant dans ces conditions.
Il est vrai qu’il y a des journaux, des magazines et des revues spécialisés dans l’art et la culture, mais la plupart sont en Europe et ailleurs mais pas sur notre continent. En Afrique, ceux qui s’essayent à en créer se cassent la gueule au bout d’un moment.
Evidemment, il existe des sites web, comme celui sur lequel vous lisez ce billet, mais, au bout d’un moment, ils ne sont pas rentables pour leurs propriétaires, même si les articles sont intéressants et variés, et même si certains journalistes ne sont pas payés pour écrire ; ils le font pour le plaisir de l’art et de la culture. Le manque de rentabilité peut s’expliquer par plusieurs causes. Les gens n’aiment plus lire sauf quand il y a un buzz ou un ragot, style «cette artiste a couché avec mon mari» ; là c’est la lecture assurée. Mais, la Culture ce n’est ni un buzz, ni un ragot. Il ne faut pas confondre culture et people. Je pense qu’il faut faire la part des choses. Etre artiste est un métier, comme tout autre métier. Dès qu’il quitte sa fonction, il redevient une personne comme vous et moi, avec ses qualités et surtout ses défauts. Et n’allez pas penser qu’il soit riche -surtout sur notre continent ; la preuve : la situation actuelle provoquée par la pandémie. La plupart n’a plus de boulot…
Les gens préfèrent se rendre sur les réseaux sociaux pour «frimer» que de lire un article qui pourrait, quelque part, les «cultiver». Je crois qu’ils n’ont pas encore compris que les Occidentaux veulent à tout prix que les Africains restent, intellectuellement, à un niveau tertiaire, voire quaternaire. C’est pour cela que leurs cultures a plus d’impact sur notre continent que nos propres cultures. Mais là est un autre sujet, que l’avenir de la Culture dans nos médias.
Ce futur est, malheureusement, bien sombre, pas uniquement parce que les gens ne lisent plus, mais la Culture n’a plus sa place d’antan. Pourtant, à l’instar des mathématiques, elle a sa place dans notre quotidien. Je vous laisse réfléchir à cela. Dès que vous avez des réponses, vous pouvez les laisser en commentaires…