Dans un entretien exclusif avec les Ecrans Noirs et la CRTV, Sidiki Bakaba parle du cinéma africain dont il est l’une des mémoires. Sur sa présence au festival, sa carrière, son héritage à la jeune génération, son rapport au théâtre, mais également sur sa relation avec Bassek Ba Kobhio et Manu Dibango, l’Ecran d’honneur de la 24ème édition des Ecrans Noirs n’est pas avare en confidences et révélations. A 72 ans révolus, le cinéaste de talent est plein de rêves et d’ambitions, et les partage dans ces extraits recueillis et sélectionnés par Théodore Ayissi Ayissi.
Par Théodore Ayissi Ayissi
Motivation
Ma motivation est que c’est un devoir qui m’appelle ici et un amour qui est indélébile. Je suis venu dans cette ville avec un art, le théâtre en 1969, c’était pour la pièce de Bernard Dadié qui s’appelle « Monsieur Togo-Gnini» (1968) . C’était une tournée panafricaine dans les pays francophones d’Afrique. Je suis revenu en 2013. Mais je l’avais déjà fait avant cela pour deux éditions du Festival Ecrans Noirs au cours desquelles j’ai été invité pour présenter le deuxième long métrage que j’ai réalisé, « Roues libres » (2002). Donc c’est la troisième fois que je suis aux Ecrans Noirs. En 2013, c’était pour le théâtre.
« L’aventure Ambiguë » (1983)
Tout commence avec le réalisateur Jacques Champreux qui m’a mis en scène une première fois dans « Bako, l’autre rive », un film mythique et certainement le plus emblématique. Pour James Coudé vous avez « La Fureur de vivre », et pour moi c’est « Bako, l’autre rive ». « L’Aventure Ambiguë » est donc simplement le deuxième qu’il me fait. Pourquoi, parce que c’est un roman emblématique, un roman universel de Cheick Hamidou Kane, c’est un peu l’équivalent de Roger Lenoir ou de Stendhal. C’est un rêve formidable que d’avoir été choisi comme conseiller culturel et pour jouer le rôle principal de ce film. J’ai réalisé un rêve dans ce casting avec Douta Seck et Robert Liensol qui étaient magnifiques dans ce film. En fait, on était trois générations, et la quatrième, c’est celui qui joue mon enfance dans le film et qui apparaît dans le flashback. C’était un gamin très doué et très sensible. Et cela va aussi rester quelque chose de très fort pour moi parce que c’est Manu Dibango qu’on fait venir en Côte d’Ivoire pour qu’il goûte au parfum du tournage. Et là, Il retrouve l’auteur Cheick Hamidou Kane. Ils sont de la même génération d’ailleurs. Et « L’aventure ambiguë », c’est eux qui l’ont connue, c’est eux qui l’ont vécue et qui justement à travers ce film, nous disent l’écartèlement de l’Afrique entre plusieurs civilisations.
La transmission du savoir entre les générations
Il faut donner et il faut recevoir. On dit chez nous en Malinké que celui qui ne sait pas recevoir, ne saura pas donner. Voilà pourquoi la transmission me tient à cœur, parce que j’ai beaucoup reçu. Tout ce qu’on va apprendre et trouver dans ce monde, on le trouve ici-bas. Et ce savoir, il n’est pas à nous, il est même divin. Vous n’avez pas le droit de le garder. Vous devez transmettre et partager. Je suis d’ailleurs né d’une famille de transmetteurs. Mon grand-père était l’un des plus grands Cheikh des années 1940-1950. La règle d’or chez eux, c’est de transmettre. Du coup, quel que soit ce que je fais dans ma vie, je pense qu’il faut toujours transmettre. A ce propos, je dois indiquer que j’étais au Cameroun en 2013 pour transmettre, puisque j’ai été invité par le grand frère Ambroise Mbia pendant son festival. Je me souviens d’ailleurs qu’à cette occasion, on a organisé pendant trois semaines un stage de formation d’acteurs qui a débouché sur un spectacle.
La jeunesse ivoirienne
Ce que j’ai laissé aux jeunes Ivoiriens pendant dix ans, en plus d’avoir été le Directeur du Palais de la Culture d’Abidjan, c’est que j’ai créé une école de formation que j’ai appelé l’Actor Studio. Et aujourd’hui, ils ont la chance que moi je n’ai pas eu dans ma vie : dix ans de formation avec le même professeur et jouer avec lui sur scène. Vous savez, partager la scène avec son maître, cela n’arrive pas tous les jours. Et ce sont eux qui font aujourd’hui les plus belles prestations. C’est l’exemple d’Adama Dahico que j’ai rencontré en 1990 à Abidjan et que j’ai formé comme plusieurs autres jeunes, à l’instar de Cheikh Boudré, Abessi, Mahoula et puis il y a aussi Sidibé. Ce sont aujourd’hui de grands comédiens. Je suis par ailleurs content de savoir qu’ils sont devenus des directeurs d’acteurs sur des séries et qu’ils dirigent aussi des écoles.
71 ans et encore des rêves
Oui, je crois que le rêve ne doit pas s’arrêter. J’aime dire comme les Chinois que le rêve doit être comme l’océan, c’est-à-dire sans limite. Parce que quand on ne rêve pas, c’est fini. On arrête tout, on arrête aussi de vivre. Aujourd’hui, l’Homme va sur la lune. C’est parce que l’Homme a rêvé que tout ce qui nous arrive a été créé, c’est parce qu’on dit qu’on va atteindre l’inaccessible, l’impossible, qu’on finit par atteindre le possible.
Hommage à Manu Dibango
Je tiens à rendre hommage à Manu Dibango. Je suis très heureux d’être ici dans le cadre de ce festival. Et en dépit du Covid-19, j’ai tenu à être là, précisément aussi parce que le Covid-19 nous l’a arraché. Et je reviens là où il est né. Et tant que je n’avais pas foulé le sol du Cameroun, c’était comme si je n’avais pas encore présenté à mes frères, pères et mères du Cameroun mes condoléances. Ce qui est aussi formidable c’est qu’aujourd’hui, on va voir « l’Aventure ambiguë » dont il a fait la musique du film, comme il a fait celle du film « Ceddo » (1977), de Sembène Ousmane. C’est pour dire la dimension de Manu. Ce n’est pas l’Afrique, ce n’est pas le monde, cela va au-delà d’ailleurs. Si la création est vraiment un don divin, là, Manu a atteint le sommet. Vous savez, il a dirigé l’orchestre de la télévision ivoirienne et on sait ce qu’il a fait aux Etats-Unis d’Amérique. Je l’avais d’ailleurs immortalisé au Palais de la Culture où il y a la photo de Manu Dibango.
Un jour, j’étais dans ma voiture avec un producteur italien et son épouse que j’ai reçus à Paris. J’ai mis une cassette de « Ceddo » (1977) et il a crié de joie. Il m’a demandé si c’est Ennio Morricone. Je lui ai dit non que c’était l’œuvre d’un Africain, d’un Camerounais plus précisément. Il n’en revenait pas. Et ce producteur m’a dit qu’il n’a jamais entendu une musique de film qui atteigne la dimension de Ennio Morricone. Et je lui ai fait savoir que celui-là va plus loin et il s’appelle Manu Dibango. Je suis donc heureux parce que je suis ici. Je suis d’ailleurs certain que là où il est, il me voit.
Le théâtre dès l’âge de 13 ans
C’est ce qui échappe à la conscience qui nous revient sous forme de destin. Je suis de sang de grands marabouts, religieux, islamique et c’est vrai que je t’étais plutôt destiné à être un imam plutôt que de monter sur scène. Je ne devrais pas me produire, on doit plutôt se produire pour moi. D’où, dans mes débuts, je me cache dans un premier temps pour faire du théâtre. Dans les camps en tant que boyscout, on fait des scénettes avec des amis et quand je rentre à la maison, mes parents ne savent pas que je fais du théâtre, parce que pour eux, c’est faire le pitre, eux qui étaient attachés au Coran.
Déjà, d’aller à l’école française ce n’était pas très indiqué pour moi. Et n’eût été l’intervention d’un oncle maternelle qui a pris la décision que j’aille à l’école française après avoir commencé à l’école coranique, je n’y serai pas allé. Parce que d’une religion à une autre, j’étais confronté à un choix. Du coup, quand je pars faire mes études secondaires à Abidjan, j’apprends qu’il y a une école d’art dramatique. Je ne sais pas ce qui m’a attiré, mais peut-être le désir d’apprendre le français. Non plus le français livresque, mais parler le français. A cette époque, j’écoutais à la radio, Douta Seck, Bachir Touré, Toto Bissainthe et je me demandais s’il était possible d’atteindre un tel niveau de maîtrise de cette langue. Je voulais vraiment maîtriser la langue française comme une langue vivante. Et aller à l’époque à l’école d’art dramatique, c’était pour moi, en même temps, dans le but de mieux maîtriser cette langue que je trouve belle d’ailleurs.
Yasmine Chouaki (RFI) et les projets
Elle me suit depuis. On s’est rencontré sur « En sol Majeur » sur Radio France Internationale, et on a fait une première émission ensemble. En 2018, il y a un jeune qui m’a appelé et m’a demandé s’il pouvait faire une thèse sur moi, puis écrire un livre, ensuite en commettre un autre et enfin, faire un colloque sur ma carrière. Je lui ai donné mon accord et en 2018, il a initié ce colloque. Il y a eu 34 professeurs qui y ont pris part, aussi bien du continent que d’ailleurs, et qui venaient témoigner sur ce qu’ils avaient reçu de moi à travers les films et mon art. C’était émouvant. Moi je devais en principe y prendre part par téléconférence mais mon épouse qui est professeur (enseignante) m’a dit d’y aller même si je suis black-listé en Côte d’Ivoire depuis la crise. Avec le soutien de tout le monde, j’y suis finalement allé, mais en tant que Français, et Yasmine Chouaki a assuré la couverture du colloque.
C’est comme cela que je suis accueilli par tous ceux qui me retrouvent après 7 ans d’exil et ils sont là dans la rue, des Ivoiriens, des Libanais, des jeunes qui avaient vu mes films et cela s’est passé en plus à l’Université Felix Houphouët Boigny, dans la cour. Avec Yasmine, on a donc fait une deuxième émission et depuis, elle me surveille et s’intéresse à ce que je fais. Surtout qu’il y a un film qui est en projet sur moi, sur ma carrière. Un film que va réaliser Aicha Ouattara, une jeune malienne, réalisatrice et comédienne, qui s’est mis en tête de faire ce film, parce que dit-elle, après elle, d’autres auront aussi envie de faire des films sur d’autres acteurs. C’est vrai qu’il faut toujours donner envie d’aller plus loin, parce qu’il en faut toujours un qui se fasse et je suis sûr que les Africains vont commencer à penser certains tant qu’ils sont encore vivants.
Rapport à l’Art et secret de jeunesse
L’art m’a tout donné et continue à me donner. Et comme je l’ai déjà dit, je suis toujours prêt à recevoir. Le créateur Dieu m’a donné cette longévité et cette santé pour que je puisse continuer à travailler, à donner des cours d’expression corporelle.
Je suis, en effet, professeur d’expression corporelle, une profession que j’ai ajoutée comme corde à mon arc. Parce qu’être assis pour attendre des rôles ce n’est pas toujours évident. Donc, je donne des cours et en même temps, c’est un instrument que j’entretiens. Je ne suis pas assis en train de dire mets-toi là, lève le bras, fait ça, tire dessus, non, je suis en collants avec mes élèves et je fais ce qu’ils font.
Mais il y a autre chose, c’est que je n’ai jamais su mon âge. Je suis un « né vers » 1949. Mais 1949 ou 1946 on ne sait pas. Le plus important à l’époque c’était de naître. Quand je vais alors aller à l’école des blancs, parce que j’ai d’abord fait l’école coranique, c’était le plus précieux, on commence par compter mes dents, puis on me teste. Si j’étais timide, on a dû me donner moins que mon âge et si j’étais vaillant ou vif, on a dû me donner plus que mon âge. Donc ne connaissant pas mon âge réel, rien ne m’arrête. Je ne m’arrête pas et je ne me dis surtout pas que je ne peux plus me mettre à quatre pattes.
Psychologiquement, je suis prêt à tout jouer. Je joue les femmes, les vieillards… Et j’aime dire à mes élèves à ce sujet que si vous perdez votre enfance, quittez la scène. Car, il n’y a rien de plus ennuyé que les adultes. Restez, des enfants. Un créateur, qu’il soit musicien, peintre, acteur, il faut que cette enfance que l’on a reçu en venant au monde nous aide à créer. C’est cette enfance qui fait que l’on peut ressortir tout ce qu’un rôle peut nous demander. D’être bon, d’être méchant, d’être victime, d’être bourreau et tout cela est en nous. Il y a des barrières dans notre éducation. Mais l’acteur doit justement faire sortir ce méchant et la grande bonté qui sont en lui.
A l’affiche dans « Belmondo, l’influenceur », sorti prévue le 10 novembre 2020
Dans notre métier, on croise beaucoup de gens, mais on ne rencontre pas les gens. Seules les rencontres sont souvent vraies. Belmondo a une carrière immense. C’est un immense acteur et il y a déjà eu des documentaires sur lui et sur carrière. Et c’est vrai qu’il aurait pu m’oublier dix fois, tellement il a rencontré des gens. Mais comme je le dis, il m’a rencontré en l’espace de quelques semaines dans ce film « Le professionnel », alors qu’il y a des milliers qu’il a croisés et dont il ne se souvient même plus du nom.
On a, en effet, seulement joué « Le professionnel » ensemble. C’était dans le Midi de la France même si tout le monde croit que c’est au Kenya, ou au Mali. Ils ont simplement réussi à reproduire l’Afrique. Le matin, Belmondo venait cogner à ma porte et me demandait d’aller courir avec lui, il sait que j’aime le sport. Et quand je veux abandonner, il m’encourage et me demande de ne pas abandonner. C’est justement lui qui va demander à Jean Maret et Georges Lautner, qui était le réalisateur de « Le professionnel » (1981) et président du Gala de l’Union des artistes cette année-là, de prendre contact avec moi.
Le film sera projeté le 10 novembre 2020 et s’appelle « L’influenceur ». C’est en référence aux acteurs comme Christophe Lambert qui ont joué avec lui, et qu’il a influencés. En clair, ils sont devenus de grands acteurs parce qu’ils l’admiraient. Pour ma part, j’ai joué avec lui et je meurs d’ailleurs dans ses bras. Et une quarantaine d’années après, il s’est souvenu de moi. Il a voulu que Sidiki soit là. C’était des retrouvailles et il fallait que je fasse mon témoignage. Mais malgré ce témoignage de l’Afrique qui est en moi et qui est universelle, il m’a dit que je fais partie du patrimoine du cinéma français. Et c’est cela qui me touche le plus dans ce film qui va passer le 10 novembre sur Paris Première.
Cameroun-Côte d’Ivoire, la fraternité
La toute première fois que je suis venu ici au Cameroun, c’était pour les Ecrans Noirs ou pour le festival du théâtre avec Ambroise Mbia. Je partais de Yaoundé à douala et c’est fou, parce que chaque fois que je somnolais, j’avais l’impression d’être entre Abengourou et Abidjan. C’est exactement le même paysage. C’est rare que j’ai ce sentiment. Quand je suis au Sénégal ce n’est pas pareil, au Niger ou au Mali non plus. C’est incroyable, c’était une sorte de réminiscence. De même, quand je vois le Camerounais bouger, je me dis mais, c’est un Ivoirien. J’ai envie de lui parler Dioula. Et il y a un Camerounais qui m’a dit un jour, mais tel chanteur, c’est un Ivoirien. Et je lui ai dit non, c’est un Camerounais. Pourquoi cette ressemblance ? Parce qu’on est frère, on se ressemble physiquement et dans la tête, on a aussi cette ténacité, cette ouverture. D’ailleurs, l’hymne national de Côte d’Ivoire dit « pays d’hospitalité » et le Cameroun est hospitalier.
Conseils à la jeune génération
La formation est essentielle. Oui, il y a Internet, mais c’est un apprentissage qui reste en superficie. Regarder l’Amérique. Pour rester toujours en haut, il faut tout le temps se remettre en question. Il faut que les jeunes aient l’humilité d’apprendre, parce que beaucoup se disent : « j’ai joué dans un film, je suis un acteur », et c’est le défaut de cette génération d’aujourd’hui.
La plupart des films africains que je vois aujourd’hui, oui, il y en a des bons, des gens qui ont du talent, un charisme, mais cela ne peut pas s’arrêter là. Ce que tu fais à 25 ans, tu ne peux pas le faire à 50 ans. Mais pour garder longtemps le niveau, il faut que tu aies quelque chose, que tu ais travaillé pour dépasser les âges et continuer à jouer. Sinon, c’est un artiste de Cinq mois et c’est fini, il est oublié. Parce qu’il rejoue toujours la même chose, le même rôle de policier. Pourtant, il faut se remettre en cause, se diversifier pour pouvoir jouer plusieurs rôles. Dans toute chose, il y a une technique et cette technique de base, il faut l’avoir. Et quand tu l’as, tu peux jouer à 25 ans et à 90 ans.
Des actrices comme Jeanne Moreau ont joué les plus jolies filles et après, les mamans, les grand-mères… Pour le faire, il n’y a qu’un secret, c’est l’apprentissage, c’est la remise en question. Moi je donne, je forme, mais je me forme à mon tour. C’est-à-dire que quand je prends des nouveaux apprenants et que je suis en train de travailler avec eux, j’apprends d’eux, mais ils ne le savent pas. Parce que je pense qu’ils sont d’une autre génération, ils ont une autre façon de bouger, ils sont dans un monde qui n’est pas le mien. Mais justement, dans leur maladresse, j’apprends avec mes élèves. Et donc le Masterclass, c’est important parce qu’il y a échange entre moi et le public.
Hommage aux Ecrans Noirs, à Bassek Ba Kobhio et à Gérard Essomba
Ba Kobhio est un grand réalisateur qui a notamment fait « Le Grand Blanc de Lambaréné » (1995). Mais il s’est sacrifié et a sacrifié sa carrière pour servir la diffusion des films. Un festival, c’est le lieu où justement, on se rencontre. J’ai joué un film qui s’est tourné à moitié au Gabon et à moitié au Cameroun. Mais le réalisateur, je l’ai rencontré à Paris pendant un Festival et il m’a dit qu’il avait envie de me faire un film. Puis un scénario est tombé et le film s’est fait. Donc, cela suscite des rencontres, des créations, mais cela permet surtout qu’on voie des films. Pour cela, je tire mon chapeau à Ba Kobhio. Parce que le tout n’est pas de commencer, mais de continuer. Cela fait 25 ans qu’il le fait. Il y a des festivals qui ont démarré après lui et qui sont des bébés mort-nés. Mais lui, il tient en dépit de tout. Parlant de Covid-19. Le Festival a été repoussé mais il se fait, il se maintient. C’est un homme. On dit chez nous, « garçon tu tombes et tu te relèves ». Je suis heureux que ce soit lui qui me fasse venir aujourd’hui et qui me dise que cette fois, je ne viens pas présenter un film, mais rencontrer des jeunes pour faire un Masterclass. Mais, il m’a également fait savoir qu’on me réservait un hommage.
De plus, de savoir qu’un hommage a déjà été fait à Gérard Essomba, me rend très heureux. Je n’aime pas comparer, mais Gérard, je le compare souvent à Sean Connery. Il y a quelques années, c’était le Sean Connery d’Afrique. Cette élégance, cette prestance, cette énergie, un très grand acteur. Que lui ait été honoré et que je sois aussi honoré dans ce même pays, je dis merci à Ba Kobhio. Mais je veux également dire merci à quelqu’un de plus jeune que nous, qui a aussi consacré sa vie à faire voir des films, c’est Jean Roke Patoudem qui se bat pour faire voir nos séries, parce que c’est cela qui est le plus important. Il faut justement des gens comme ces deux-là qui se battent pour que nos films soient vus. Je les salue.