La Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC) a, récemment, publié son rapport annuel, pour l’année 2020, intitulé «Covid-19 : Crise, Résilience, Relance». Dans ce rapport, elle fait état des pertes de revenus pour les sociétés d’auteurs qui lui sont affiliés. Les sociétés et les créateurs africains qui sont les plus affectés.
La Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC), fondée en 1926, est une organisation non gouvernementale à but non lucratif et est le premier réseau mondial de sociétés d’auteurs. Avec 232 membres (entre membres, membres associés, et membres provisoires) dans 121 pays et territoires, elle représente 4 millions de créateurs de toutes les zones géographiques et de tous les répertoires artistiques : musique, audiovisuel, spectacle vivant, littérature et arts visuels.
Récemment, cette Confédération a publié son rapport annuel sous le thème, pour l’année 2020, de «Covid-19 : Crise, Résilience, Relance». On y apprend, notamment, que la belle progression des collectes enregistrée en 2019, soit +7,8 %, dépassant, ainsi les 10 milliards d’euros -ce qui était une première, a été enraillée par une chute massive en 2020 : entre 20 et 35 % selon les premières prévisions ; les sociétés d’auteurs prévoyant une baisse de leurs collectes entre 10 et 40 %. Ces données correspondraient à «des pertes massives qui représentent jusqu’à 3,5 milliards d’euros de revenus en moins pour les créateurs».
Une catastrophe pour la zone Afrique
En 2019, l’horizon était radieux pour les sociétés d’auteurs africaines affiliées à la CISAC, soit 37 membres issus de 32 pays. En effet, toujours selon le rapport, après «une hausse en 2019, la baisse des collectes sera sévère en 2020». Ainsi, «les sociétés et les créateurs africains seront parmi les plus affectés par les pertes de revenus liées à la pandémie en 2020. Elles feront suite à une croissance modeste en 2019, où les collectes des 37 sociétés africaines membres de la CISAC ont augmenté de 1,1 % pour atteindre 79,3 millions d’euros».
En 2019, ces collectes au niveau des sociétés africaines ont été de 73 millions d’euros pour la musique, soit une hausse de 1,1 %, 4,1 millions d’euros pour la littérature (+4,8 %), 1,3 millions d’euros pour l’art dramatique (-4,5 %), 1,2 millions d’euros pour l’audiovisuel (-3,7 %), et
20 mille euros pour les arts visuels (-38,8 %).
Il est à noter, d’autre part, que la catégorie TV est la première source de revenus avec 36,4 % des collectes régionales. Cependant, «sa croissance est limitée par des télés et radiodiffuseurs publics ou privés qui s’opposent au paiement des droits d’auteur». La catégorie direct (live) et ambiance (œuvres exécutées en public) a rapporté 22,4 %, et le numérique 15,6 %. La copie privée a augmenté de 9,8 % en 2019.
Selon le rapport, «l’Afrique du Sud génère près de la moitié des collectes de la région. (…) L’Algérie produit environ un cinquième des collectes régionales, le Maroc 8,0 % et la Côte d’Ivoire 5,6 %», toujours en 2019. Notons, que c’est le répertoire de la… littérature qui a connu une croissance. Ainsi, et, pour exemple, l’Afrique du Sud a collecté 3,3 millions d’euros, soit une croissance de +5,9 %, ce qui représente 1,7 % de la part mondiale. Quant à la Côte d’Ivoire, toujours en littérature, ses collectes ont été de 0,1 millions d’euros, soit une croissance de +72413 % (sic), et 0,1 % de la part mondiale.