Dans la salle du Palais des sports du stade général Mathieu Kérékou, la structure “Les Films Togbo” a fait l’ouverture officielle des journées de “Réflexions et Plaidoyers pour le renouveau des arts et de la culture en République du Bénin”. Le lancement a eu lieu, lundi 23 novembre 2020, en présence des personnalités du ministère du tourisme, de la culture et des arts de même que ceux du milieu artistique et que les chefs traditions des confessions religieuses.

Par Julien Tohoundjo
« Notre culture, notre arme collective est notre patrimoine le plus cher. Nous avons l’impérieuse devoir de protéger, sauvegarder pour ne pas apparaître, un jour, nu au rendez-vous des peuples de la terre », a confié Ignace Yéchénou, réalisateur béninois et coordonnateur général de l’événement. Selon lui, nos rencontres avec les autres peuples ont imposé une autre manière de vivre. C’est une réalité qui a pour cause l’oubli des richesses que les ancêtres ont légué aux générations. “Depuis, nous cheminons sur les routes de la vie en cherchant à parler, chanter, rire, songer et nous aimer comme les autres. De plus en plus, nos croyances endogènes sont reléguées au rang de relique que nous sortons de leur cachette en les dépoussiérant chaque 10 janvier pour nous faire, quelque peu de bonne confiance sous l’œil de Caïn que nos anciens laissent braquer sur nous”, a expliqué le coordonnateur général.
Avant d’ajouter : « Entre nous, nous ne nous connaissons plus. Nous connaissons les autres mieux que nous-mêmes et dans le cœur de nos enfants de même que nous, adultes, les supers héros du monde occidental, sur le cimetière de notre histoire, géographie, science et nos arts, ont entièrement plus de pouvoir ».
Assainir le secteur de la culture béninoise
Le but de cette initiative est de poser un diagnostic clair et objectif des maux qui minent le secteur des arts et de la culture au Bénin en vue de proposer des solutions assorties de recommandations aux acteurs culturels en personne, aux autorités gouvernementales, aux institutions politiques nationales. A cet effet, il leur a été nécessaire de réunir, autour des tables, les autorités à divers niveaux tant dans le gouvernement que dans les chefferies traditionnelles ainsi que dans le milieu artistique. « Plus qu’un pays de danses, nous sommes un pays de gestes, rythmes, cadences et de paroles. L’art est un droit naturel de l’homme au même titre que les besoins (manger, dormir, se vertir). Normalement, son développement devrait être une exigence pour les Nations. Malheureusement, pour les Nations comme les nôtres, il a été relégué au dernier plan », a insisté Ludovic Fadaïro, artiste plasticien béninois. A l’en croire, il est normal de se battre pour la bonne cause qu’est la revalorisation de la culture béninoise.
Présent à cette cérémonie de lancement, Éric Totah, directeur de cabinet du ministère du tourisme, de la culture et des arts, a salué l’initiative et n’a pas manqué de placer un mot. « Le programme d’action du gouvernement a déjà mis, au cœur de ses actions, la culture. A travers le ministère de la culture, ce programme est en train d’être mis en œuvre », a martelé le directeur. Lors de cette cérémonie, la compagnie de danse professionnelle Walô a présenté un spectacle de danse qu’elle a créé à cet effet. Suite au lancement officiel de ces journées, la première communication a été donnée autour du thème « L’art est-il indispensable à la société ? » Elle a été présentée par Ignace Yéchénou. Il faut noter que 17 communications sont prévues. Les journées de réflexions se poursuivent jusqu’au jeudi 26 novembre 2020, au palais des sports du stade général Mathieu Kérékou.