L’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC), à travers l’Ecole supérieure de théâtre, de cinéma et d’audiovisuel (ESTCA) organise, depuis ce 25 mars une série d’activités pour marquer d’une pierre blanche la Journée mondiale du théâtre prévue le 27 mars.
Par Sanou A.
L’Institut international du théâtre (ITI), célèbre depuis 1962, la Journée mondiale du théâtre le 27 mars. Cette année encore, l’INSAAC, l’école de formation des comédiens ivoiriens n’a pas voulu déroger à la règle. Il a initié un panel de haut niveau autour du thème : « Le théâtre et sa relance en Côte d’Ivoire » ce 25 mars dans la Bitty Moro de l’école située à Cocody. Une tribune qui a reçu, sur la table de séance, Bienvenu Néba, comédien et enseignant, Binda Ngazolo, comédien et conteur et Zié Coulibaly, directeur délégué de l’Institut Français de Côte d’Ivoire et enseignant.
Si les défis à relever pour repositionner l’art de la planche sont nombreux, ces devanciers, avec un optimiste effarant, ont d’abord relever les causes de cet arrêt de la discipline, avant d’ouvrir des pistes pour sa relance.
Les causes de la stagnation
Pour Bienvenu Néba, « La locomotive de la relance du théâtre devrait être l’INSAAC ». Selon lui, si le théâtre s’est arrêté quelque part, c’est que la locomotive a cessé de fonctionner comme il se doit. « Elle a trop ralenti », a-t-il regretté.
Continuant son argumentation, il a noté que la suppression du théâtre scolaire et de vacances cultures, constitue la 2e cause de cette perte de vitesse du théâtre. Ces activités ont permis non seulement de révéler des talents, mais aussi de former un public pour le théâtre, des spectateurs. « Depuis 25 ans, le concours a disparu », a-t-il déploré.
En 3e lieu, il a déploré le coût élevé de la communication dans les médias qui freine les élans des professionnels du théâtre.
Quelques pistes pour la relance
Binda Ngazolo pense que « La relance du théâtre en Côte d’Ivoire doit être subordonnée à la recherche de l’équivalent de ce qui est le théâtre privé en Europe ». C’est pourquoi, il a invité le théâtre à sortir de l’école et investir la vie populaire. « Se battre, quitte à jouer dans la rue », propose-t-il.
Sans donner de réponse, Zié Coulibaly s’est interrogé : « si la relance doit être une politique, qui propose cette politique et de quels moyens dispose-t-on pour l’accompagner ? Et de trancher : « On a du mal à dire, nous-même, que le théâtre est mort ».
Les échanges avec les étudiants et les enseignants ont permis de retenir comme piste de relance la pratique de l’art théâtral par les comédiens quelle que soit leur fonction, l’investissement de tous les lieux susceptibles d’accueillir des pièces, et une bonne communication autour de l’activité théâtrale avec une implication des journalistes spécialisés dans la culture.
Durant les 72 heures de célébration du théâtre, il est prévu des processions, des représentations théâtrales, des flashs théâtre dans des espaces publics, des ateliers, des communications…
Credit photo: M. Amori