Toussaint Tiendrébéogo de l’Entité de la diversité des expressions culturelles de l’Unesco, a présenté le jeudi 2 novembre le rapport « L’industrie du film en Afrique : tendances défis et opportunités de croissance » à la Cité de la Culture de Tunis. C’était en présence du directeur des JCC Ridha Behi et du directeur artistique Kamel Ben Ouanes.
M. Tiendrébéogo a exposé les difficultés rencontrées par l’Unesco pour l’élaboration de ce rapport. Il a soulevé, notamment, le manque de collaboration des autorités officielles. S’ajoute à cela, les répercussions du Covid-19 sur l’industrie cinématographique avec la fermeture des cinémas et l’ajournement de la majorité des activités de production. Le rapport ne couvre pas en profondeur l’ensemble du continent africain mais donne des indicateurs intéressants.
« Le cinéma africain reste globalement démuni au niveau du financement. Des évolutions et des évaluations restent à faire. Le montant alloué à la production ne dépasse pas 5 milliards de dollars chaque année sur un chiffre d’affaires potentiel estimé à 20 milliards de dollars, selon la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) », a-t-il rapporté.
D’après ce rapport, seuls 44% des pays africains disposent d’une commission du film, à l’instar du Maroc, la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Sénégal. Ils sont seulement 55% à se doter d’une politique cinématographique. Mais les lois régissant le secteur sont devenues, parfois, parmi les obstacles empêchant son évolution.
Le rapport de l’Unesco a souligné, par ailleurs, qu’au moins 50% du chiffre d’affaires potentiel du secteur se sont évaporés à cause de l’exploitation illégale des contenus audiovisuels créatifs. Le rapport relève aussi que l’ancrage culturel de l’Afrique n’est pas suffisamment traité.
Concernant les infrastructures dans la chaîne de valeur cinématographique et audiovisuelle en Afrique, le secteur de la distribution s’est détérioré avec un total de 1651 écrans, soit un pour 787 402 habitants. Cependant une lueur d’espoir jaillira avec de nouveaux investissements français dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, au Maroc et en Tunisie. Ces investissements tablent sur un triplement du nombre d’écrans dans la région d’ici 2024.
Source : SERCOM JCC