Dans le cadre de la 9ème édition du festival d’art plastique “Awobobo”, “Le Parking” a accueilli l’exposition des œuvres d’art réalisées à l’issue d’une résidence de création à laquelle les artistes ont participé. Le vernissage d’exposition de ces œuvres a eu lieu, jeudi 25 novembre 2021, dans les locaux de l’espace “Le Parking” en présence des festivaliers et reste accessible au public jusqu’au 5 décembre 2021.
Par Julien Tohoundjo
« Ce festival est déjà un grand pas dans la dénonciation des violences faites aux femmes parce que nous sommes, par essence, des êtres humains. Cela est largement suffisant pour que la société puisse considérée la femme », a confié Stéphanie Gnanguenon, responsable en gestion des projets et assistante de direction. Selon elle, la femme doit être respectée en tant qu’être humain et non un être à part entière.
Il est important de comprendre que ce festival est aussi un outil nécessaire pour la sensibilisation et les luttes contre les violences faites aux femmes et filles. Et selon les festivaliers, le festival a trouvé, dans ses pratiques, l’outil nécessaire pour contribuer à cette sensibilisation. « C’est bien que les artistes se mobilisent et c’est généreux d’accompagner les débats contemporains où que ce soit. Et le rôle de l’artiste est de savoir témoigner, accompagner avec ses propres outils dont la sculpture, la peinture et autres techniques de réalisation artistique », a clarifié Jacques Malgorn, ancien professeur d’art à Clermont-Ferrand et festivalier.
Selon lui, cette exposition sensibilise, mais son souhait est que les organisateurs de ce festival puissent réunir à leur cause, d’autres techniques d’art tel que la sculpture, la performance, les installations et d’autres disciplines artistiques. Cette cause que défend “Awobobo” est également une source de motivation pour des artistes. En effet, le combat de cet événement est de lutter pour l’éradication des violences faites aux femmes. Et c’est ce qui a poussé Gisèle Hounwanou alias Gisèle Ash, artiste chanteuse et plasticienne béninoise. « Ma motivation à participer à cette exposition est que, récemment, j’ai été victime et lorsque j’ai vu “Awobobo, non aux violences”, j’ai compris en même temps que je peux faire quelque chose », a montré l’artiste. Le but de Gisèle est de se libérer, communiquer aux populations afin d’inviter les femmes à s’exprimer.
Ce but est également l’un des objectifs de ce festival et la présente édition est placée sous le thème : « La recrudescence des violences faites aux femmes : A quand la fin ? »
Connaissance de soi
Pour apporter plus de réponses à cette interrogation que le thème fait ressortir, Emmanuel Kpanou alias Bonbaro-Zinzin a réalisé une œuvre intitulée La Profondeur. « Lorsque nous sommes touchés, nous avons mal. Souvent, ce mal se cache au fond de nous-mêmes. Et c’est de là que j’ai tiré mon inspiration en réalisant ce tableau », a expliqué l’artiste. Il invite les femmes à plus de confiance en soi et à se connaître également. A voir de près, la femme, à en croire Bonbaro-Zinizin, reste silencieuse par rapport à une situation dont elle est victime et cela la traumatise chaque jour. Ce silence peut l’amener à vivre chaque fois les mêmes situations. « Le mieux est de s’exprimer, de chercher les voies et moyens pour le dire », a souligné l’artiste.
Le plus important, du point de vue de Stéphanie Gnanguenon, c’est de faire une introspection sur soi et apprendre à se connaître. « Il apprendre à connaître qui nous sommes par essence et il faut se battre. Mais avant cela, il faut se connaître en tant qu’une personne et définir sa propre identité vis-à-vis de la société », a-t-elle fait remarquer. « Après neuf années d’édition, je me réjouis même si le mal n’est pas encore totalement éradiqué. Au début de cette aventure, beaucoup de personnes n’ont pas cru en nous, mais aujourd’hui, nous voyons des actions qui sont menées par le gouvernement afin de donner plus de place à la femme dans notre société », a détaillé André Tokannou, président de l’Association “Awobobo Culture” et directeur du festival d’art plastique “Awobobo”. Pour lui la lutte continue afin que la femme puisse retrouver entièrement sa liberté.