Pour Pr Yacouba Konaté, le plasticien Peter McCarthy est « un homme bien au sens qu’on l’adopte. Et sa création plastique est belle et pertinente ». Pour les visiteurs de l’exposition exclusive et limitée, « Rencontre insolite », dont le vernissage a eu lieu le vendredi 10 décembre à la Rotonde des arts contemporains au Plateau, c’est un artiste profond spirituellement dont la beauté des œuvres se trouve dans la simplicité. Il oblige à la méditation.
« Cette collection est une invitation à regarder d’un œil nouveau, une merveille qui me fascine, que je ne maitrise pas, mais qui est devenue ou qui a été rendue banal par sa familiarité », souligne l’artiste.
Avec les couleurs, les matériaux et les fonds, il dit être à la recherche d’une métaphore sur le paradoxe de la personne de Jésus, « Dieu qui est devenu homme ». « Je cherchais à comprendre ma propre souffrance, mon propre vécu avec la foi. Je me suis dit pourquoi ne pas regarder à Jésus qui est Dieu, qui lui-même a souffert », confie-t-il.
La matérialisation de sa pensée s’est traduite par la mise en parallèle de la dualité divine, le bien et le mal, la sacré et le profane. « J’ai combiné des ingrédients naturels, même dégoutants avec les précieux ; des choses communes à l’homme, à la poubelle et aussi des symboles sacrés. Je vois Jésus comme un mélange du divin et du profane », insiste-t-il.
Son matériau de base est le textile, le tissu. Il y adjoint des éléments de la nature, de l’environnement ivoirien et africain. Il fait des compositions avec le cauri, une référence au sacré. Ses toiles respirent. La force de son travaille réside dans sa façon de restituer, selon son style, ces choses usuelles, familières. « Souvent, la familiarité est notre ennemi », se convainc-il.
Diplômé des beaux-arts (Sydney, 2001) avec une spécialisation en textile, Peter T. MCCARTHY vit en Afrique depuis 2010, mais n’est revenu à la pratique artistique professionnelle qu’en 2018.
Sanou A.