Le pôle scientifique et d’innovation de l’Université Felix Houphouët Boigny, sis à Bingerville, a reçu du 04 au 08 Avril, des anthropologues, des archéologues et des historiens venus de divers horizons. Ils se sont réunis dans le cadre d’un colloque international en vue de contribuer à la compréhension des phénomènes migratoires et influencer les problèmes sociaux modernes.
L’organisation de cette rencontre a été assurée par le point focal de la coalition pour la synthèse archéologique (CFAS) en Côte d’Ivoire, le Pr Kienon-Kaboré Timpoko, historienne, anthropologue et archéologue, en collaboration avec l’Ecole Doctorale-SCALL siégeant au sein du pôle, dirigé par le Pr Kouakou Jean Marie. L’évènement a été parsemé d’ateliers de présentation, des moments d’excursion et d’une journée de synthèse. Pour le compte du séminaire, des représentants d’organismes gouvernementaux, internationaux et non-gouvernementaux, ainsi que des enseignants-chercheurs et étudiants ont été invités dans l’une des modestes salles du site.
« Il y a quelques années, le martiniquais, Patrick Chamoiseau a écrit un ouvrage extrêmement intéressant au ton truculent et provocateur intitulé Frère Migrant. Dans cet ouvrage, il dit l’Homo-Sapiens un Homo-Migrator. Pour dire que la migration est consubstantielle à l’humanité. C’est cette vérité qui sera au cœur de nos sessions… » a situé d’entrée le Pr Cissé Chikouna, membre de l’Ecole Doctorale-SCALL et co-organisateur de l’évènement. Celui qui a ouvert les allocutions a précisé que les historiens qui travaillent sur des temps récents, avec les sources orales et des archives coloniales… sont invités par les archéologues à fouiller dans les tréfonds de l’histoire pour trouver les traces matérielles de la migration humaine.
De son côté, le professeur Kienon-Kaboré a expliqué qu’il y a eu des travaux qui ont été faits depuis de nombreuses années dont la synthèse, à long termes pour différents pays, n’est pas encore totale. Grace à la recherche synthétique, les apprenants pourront comprendre et identifier les problèmes sociaux des temps profonds qui sont invisibles à court termes et à l’échelle locale. Elle a, par ailleurs, précisé que le projet de synthèse sur la migration permettra de répondre à des problématiques urgentes, sociétales sur la migration, qui est un problème mondial et surtout actuel en Afrique de l’ouest.
« Il y a des traces de mythes encore ambiguë. Je vous encourage, vous anthropologues à fouiller dans les trouvailles anciennes pour les comprendre », a suggéré le Prof Kouakou Jean Marie qui indique que ces semences archéologiques permettent de voir comment il y a de la mobilité de nos coutumes, mythes, et cultures. Il a exprimé son intérêt pour une éventuelle collaboration de son école avec l’international.
Tous les intervenants à la table de séance ont souhaité que les résultats de ces travaux fournissent de meilleurs outils pour comprendre les migrations humaines et répondre efficacement aux problèmes des sociétés actuelles. Quant à Dr Assi, anthropologue à l’Université Felix Houphouët Boigny, « les résultats de ces études seront d’une importance capitale dans la contribution à l’intégration de phénomènes migratoires dans les politiques publiques ».
La Coalition pour la Synthèse Archéologique promeut et finance des recherches synthétiques innovantes et collaboratives qui font progresser rapidement la compréhension du passé de manière à contribuer à des solutions aux problèmes contemporains, au profit de la société dans toute sa diversité. Ceci est accompli grâce à l’analyse et à la synthèse des données archéologiques et associées existantes de plusieurs cultures, à plusieurs échelles spatiales et temporelles.
Serge Onekekou