Le Ciné-club Fadika Kramo-Lanciné de l’Insaac projettera, ce vendredi 20 janvier à partir de 17H 30, le long métrage « L’œil du cyclone » (1h 40 min ; 2015) du réalisateur burkinabè Sékou Traoré. A ce cette occasion, Luis Marquès, scénariste et directeur artistique de la production sera l’illustre hôte de la séance pour échanger avec les cinéphiles. Une aubaine pour comprendre en profondeur cette réalisation de qualité exceptionnelle. Voici trois bonnes raisons de voir le film.
Une production mondialement primée
Au Fespaco 2015, « L’œil du cyclone » a été sacré étalon de bronze. Le film a décroché le 3e prix le plus prestigieux du plus grand festival de cinéma de l’Afrique francophone. A cela, les personnages principaux Fargass Assandé et Maimouna Ndiaye ont respectivement remporté le Prix de la meilleure interprétation masculine et le Prix de la meilleure interprétation féminine. « L’oeil du cyclone » a aussi reçu le Prix de la meilleure première œuvre, Prix Oumarou Ganda. Et, le Prix spécial de l’intégration de la CEDEAO. La même année à Besançon, ville qui a vu naitre les frères Lumières, « L’œil du cyclone » remporte le Prix du public. Le film est nommé quatre fois aux trophées francophones du cinéma (meilleur fiction, meilleur scénario, meilleure actrice, meilleur second rôle ». Il a été primé au Pan african Film Festival (Los Angeles), Prix crise et discours politique (Helsinki African film Festival) Prix Canal+ aux Rencontres de Douala… en somme, le film a remporté une trentaine de prix à travers le monde.
De la planche au grand écran, un cas d’école
« L’œil du cyclone » est une adaptation au cinéma de la pièce éponyme, du même nom, du dramaturge et metteur en scène Luis Marquès. Ecrite pour deux personnages, Assandé Fargass et Maimouna Ndiaye l’ont jouée plusieurs fois au théâtre avant l’adaptation au grand écran. C’est lors d’une des représentations à Ouagadougou, en 2004, que Sékou Traoré le découvre. C’est le coup de cœur car pour lui la pièce est avant-gardiste. Comme Luis Marquès, le réalisateur est sensible à la situation des enfants soldats laissés pour compte après de longues années de combat.
Projeter « L’œil du cyclone » à l’Insaac en présence d’enseignants et d’étudiants de théâtre, de cinéma, de musique… montre la transversalité des disciplines, mieux leur complémentarité. Entre le théâtre et le cinéma, il n’y a pas de pas. La preuve, les deux disciplines s’entremêlent. Et comme chez Ingmar Bergman, le cinéma, ici, est illuminé par des scènes cultes de théâtre. Cette théâtralité savamment menée est un atout, une valeur ajoutée et non une faiblesse comme c’est le cas dans certaines productions locales. Assandé Fargass et Maimouna Ndiaye nous enseignent qu’un bon comédien de théâtre fait d’une bouchée les rôles au cinéma. La preuve, les deux comédiens ont été primés ensemble pour la meilleure interprétation masculine et féminine pour le même film.
Passer du bon temps devant un bon film
La seule façon d’enrichir sa culture cinématographique est de voir des films, et de bons films. Le ciné-club Fadika Kramo-Lanciné de l’Insaac en partenariat avec l’institut français de Côte d’Ivoire, principal pourvoyeur des films, se donne pour mission d’en proposer aux cinéphiles. Mis en place le 05 juillet 2022, c’est une cellule extrascolaire visant à promouvoir l’art cinématographique à travers l’organisation régulière de projections de films.
Par Sanou A., texte publié sur www.farafinaculture.com