Notre continent foisonne de cultures et d’arts. Cependant, la gestion de ces richesses est encore embryonnaire, malgré le fait qu’en Afrique des personnes, hommes et femmes, jeunes et baobabs, veulent s’y investir à fond.
Heureusement que des boot camp sont organisés pour cela, notamment pour la gente féminine. Il en est ainsi du programme LEWO (Leadership and Empowerment for Women), dont la première édition s’est déroulée à Ségou (Mali) du 13 au 25 mars, à l’initiative du Fonds africain pour la Culture (ACF).
Du 13 au 25 mars, la ville de Ségou au Mali a accueilli son premier LEWO (Leadership and Empowerment for Women) Africa. Une quinzaine de femmes, artistes visuelles et entrepreneures culturelles, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale.
Initié par le Fonds africain pour la Culture (ACF), ce programme a pour but de renforcer les capacités en leadership et management des femmes officiant dans des industries culturelles et créatives sur notre continent.
LEWO Africa est un programme triennal qui vise, donc, à stimuler et à renforcer la compétitivité des professionnelles des arts, à travers l’organisation d’un boot camp chaque année jusqu’en 2025, comme l’ont voulu les organisateurs, à savoir Mamou Daffé, Président du Conseil d’administration de l’ACF et Moussa Boubacar Diarra, Administrateur de l’ACF. Il est à noter que pour les prochaines éditions, ce boot camp concernera, également, l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, et, donc, n’est pas uniquement réservé aux francophones ; déjà pour cette première édition, le Nigeria y était représenté.
LEWO Africa se compose de sessions de renforcement de capacités en management culturel, en leadership, en personal branding, en marketing digital, ou encore en éducation financière, et ce, à travers un contenu pédagogique, un coaching et un mentorat adaptés et axés sur des compétences spécifiques en leadership, et de résidences de créations artistiques.
Pour une liberté d’expression
La liberté d’expression est, également, une donnée importance de ce programme. Il faut avouer que sur notre continent les femmes artistes sont souvent muselées si elles font montre d’une indépendance vis-à-vis des hommes. Cela, on peut le constater dans n’importe quel domaine de la culture. Reléguées à la femme-objet dans certaines productions cinématographiques, télévisuelles ou autres, à la femme aguicheuse en musique, etc., elles n’ont que très peu d’occasion de montrer et de prouver leur véritable valeur. Quant à leur participation à la vie publique, leur taux est très faible. Pourtant, ce sont les femmes qui font les hommes et non les hommes qui font les femmes.
Pour l’ACF, les femmes en position de leadership deviendront des influenceuses et des leaders de changement dans leurs sociétés respectives. Mais, elles ont besoin de s’exprimer -sans être sous influence- et de s’affirmer sans être l’objet de préjugés.
Tout comme les hommes, elles ont besoin d’outil pour accéder aux marchés internationaux. Nous savons par expérience que certains domaines sont très réfractaires aux femmes, comme celui de manager de groupes d’artistes. Et c’est une lutte incessante pour que la gente féminine s’y impose.
Les participantes au LEWO devaient recevoir un certificat et une bourse de deux mille euros chacune pour donner un élan à leur carrière, comme l’ont voulu les organisateurs. Leur évolution dans leur domaine sera suivi pendant un an sous forme de coaching et de mentoring.
Le seul inconvénient dans les critères de sélection est qu’il faut avoir entre 21 et 40 ans. Peut-être faudrait-il penser à faire des formations pour les plus de 40 ans, qui pourront à leur tour former les plus jeunes. Ne dit-on pas qu’on a toujours besoin d’une maman ?