Par Zouhour HARBAOUI
Point pour moi ici de faire dans le coupé-décalé. Mais de « décalé », il en est question à propos du MASA 2024, qui de mars devrait être décalé à un autre mois, voire, peut-être à l’année suivante. Explications.
Dans la conclusion de son article intitulé « MASA : Abou Kamaté, nouveau Directeur général », mon ami et petit frère Amadou Sanou a mis le doigt sur un problème que pourrait rencontrer le Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan dans son édition 2024. Je cite : « Cependant, avec le retard accusé (il reste neuf mois) au niveau de l’organisation, des observateurs s’interrogent sur la nécessité de maintenir les dates quand on sait que la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2024 ne prendra fin qu’à quelques jours du début du MASA».
Je tiens à soulever ici un autre questionnement. En effet, le MASA se tient habituellement au mois de mars. Or, en 2024, le mois saint de Ramadan (jeûne musulman) devrait avoir lieu du 9 mars au 8 avril. Partant du principe que des artistes et des personnes du public sont de confession musulmane, il serait inconvenant de laisser le MASA au mois de mars. Même si l’art et la culture n’ont pas de frontières, ni de religions, ceux qui font ce marché -et je ne parle pas de l’organisation-, c’est-à-dire les artistes, les techniciens, les commerçants, le public, etc. peuvent avoir une religion. Laisser le MASA au mois de mars alors que ce sera une période de jeûne, c’est comme le mettre pendant la période de Noël, par exemple, ou de toute autre période religieuse importante.
Ce ne sera pas la première fois que le Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan se tiendrait à un autre moment de l’année que mars. Le premier MASA auquel j’ai participé, qui était, à l’époque, l’acronyme de Marché des Arts du Spectacle Africain, s’est tenu du 30 août au 6 septembre 2003. En 1995, il a eu lieu de 28 avril au 4 mai. Donc, il n’y a pas de problème à ce que cette manifestation d’importance soit décalée à une autre période.
Accepter un décalage de quelques semaines ou mois pourrait permettre que les organisateurs soient à l’aise pour bien préparer l’événement ; car faire les choses à la va-vite n’amène rien de bon. De plus, cela permettrait aux artistes de pouvoir postuler. En effet, le formulaire de candidature a été fermé le temps de la nomination du nouveau Directeur général. Si l’on compte le temps pour qu’il fonctionne de nouveau et le nombre de dossiers que recevront les organisateurs, il n’y a pas loin à parier que ces derniers seront débordés, et quelques bourdes -involontaires s’entend!- pourraient être commises.
Ne dit-on pas : reculer pour mieux sauter ! ? Il serait, donc, judicieux que la prochaine édition du MASA soit décalée…