Promouvoir les artistes et les rapprocher, le plus possible, des populations de la commune la plus cosmopolitique de la Côte d’Ivoire, Treichville. C’est l’un des leitmotivs de la 2e édition de « L’art dans la rue », organisé par le peintre et sculpteur Mamadou Ballo, qui se tiendra du 19 au 22 décembre 2023.
« L’art dans la rue a pour ambition de faire de la commune de Treichville le centre des arts visuels. Cette commune cosmopolite est, depuis longtemps, une commune artistique et détient en son sein quelques jeunes talents méconnus mais aussi des artistes de renommée internationale. Nous pouvons prétendre au statut de référence dans le domaine des arts visuels », note Mamadou Ballo, directeur du festival.

Pour lui, « L’art a de multiples fonctions. Il permet aux individus de s’exprimer, d’entrer en communion d’esprit avec d’autres individus, d’avoir l’impression de partager des moments, des sentiments et des émotions avec eux, d’être empathique vis-à-vis de ce qu’ils ressentent ». C’est pourquoi, il a défini, durant ces quatre jours, plusieurs ateliers de formations dédiés à toutes les générations.
Il y aura un atelier d’initiation à la peinture et à la sculpture. Les participants exploreront plusieurs médiums et techniques artistiques tels que la peinture, le dessin, le collage, la fabrication d’objets avec du papier. L’apprentissage est ouvert aux enfants, aux adultes et aux personnes du troisième âge. Ce sont des formations sur les différentes techniques, la réutilisation des bouteilles plastiques en verres, le recyclage de pneus, du carton usagé.
Un panel sera l’occasion d’échanges entre professionnels. On va questionner la place de l’art dans la lutte contre les conséquences du changement climatique. Il s’agit d’explorer les efforts des artistes plasticiens. « Chaque œuvre dans ce domaine est un appel à la prise de conscience, une sensibilisation des populations à la sauvegarde d’un bien commun : l’environnement », réclame Mamadou Ballo.
L’édition 2023 de « L’art dans la rue » verra la participation d’une dizaine de créateurs. Ce sont : Eric Charles Egzo peintre, sculpteur, musiciens ; Abou Sidibé, sculpteur (Burkina Faso) ; Pierre Mahoussi Ahodoto, sculpteur(Benin) ; Kakpo viho Lucas peintre (Bénin) ; Elvabel Makaya, peintre (RDC) ; Patricia Dadjé, peintre (Côte d’Ivoire) ; Bernard Tano, peintre (Côte d’Ivoire) ; Bini Yenekan, peintre (Côte d’Ivoire) ; Soro Kafana, sculpteur (Côte d’Ivoire) ; Oumar Traoré, peintre (Côte d’Ivoire).
Artiste autodidacte né en 1967 à Abidjan, Mamadou Ballo débute sa carrière en tant que peintre, avant de s’orienter vers la sculpture après avoir découvert le travail du sculpteur sénégalais Ousmane Sow. Sa fascination pour cet artiste fut déterminante. Il se met à sculpter. A ses débuts, il fit, comme son aîné, des œuvres monumentales dont certaines furent retenues dans la sélection 2006 de la biennale de Dakar. Son travail est forgé à travers une technique qui lui est propre et dont il conserve le secret.
Il réalise des œuvres sculptées ou modelées à partir de carton mouillé, de terre glaise, de colle, de ficelle, de toile de jute, de bouteilles plastiques, de fil à coudre et une armature montée avec des barres de fer. Son sujet principal d’inspiration est la femme. Il travaille sur la maternité symbole de l’abondance, mais également sur la représentation de personnages surprenants, intrigants et attachants. Il s’inspire de plusieurs femmes emblématiques ayant marqué l’histoire de l’Afrique, notamment, la Reine Abla Pokou. Il fait ressortir dans son travail la beauté charnelle de la gente féminine.
La rédaction