C’est un tableau plutôt terne de la situation des droits de l’enfant en Côte d’Ivoire qu’a présenté Yacouba Sangaré, coordonnateur de Ciné Droit Libre Abidjan, mercredi, à l’ouverture de la 13e édition du festival au Goethe Institut à Cocody. « Les actes de violation des droits de l’enfant continuent de se multiplier. Il s’agit essentiellement de la maltraitance, du mariage forcé, la négligence, la disparition, l’abandon, l’exploitation économique, le refus de scolarisation ou encore la violence physique. Selon le comité des droits de l’enfant, mis en place par les Nations unies, ‘’la violence à l’égard des enfants est très répandue et tolérée en Côte d’Ivoire’’ », a alerté Yacouba Sangaré.
Si pour lui des efforts considérables ont été faits, depuis 2012 avec la mise en place d’un plan national et une politique nationale de protection de l’enfant, la situation des droits de l’enfant reste précaire. « Le comité estime que la politique nationale de protection de l’enfance ne tient pas compte des droits des enfants victimes de violences ou d’abus, de l’absence de prise en compte de la situation des enfants handicapés… 3000 appels dénonçant les violations des droits de l’enfant », a-t-il déploré.
C’est donc à dessein et face à une situation préoccupante, que l’édition 2021 du festival s’attèle à sensibiliser les populations sur le respect et la protection des droits de l’enfant afin d’éveiller les consciences des populations sur la défense, le respect et la promotion des droits de l’enfant.
Rainer Hauswirth, directeur général du Goethe-Institut a apprécié le focus fait cette année sur les enfants. Il a salué deux soirée thématiques. La première organisée par la communauté LGBT et la 2e organisée par une association qui s’occupe des filles-mères en Côte d’Ivoire.
« Le festival a dans sa programmation une variété riche d’activités », a-t-il apprécié. En effet, outre les projections de films suivies de débats, des soirées spéciales (communauté LGBT, Pro-Kids, Non aux violences basées sur le genre) sont prévues. Plusieurs établissements scolaires et quartiers des communes d’Abidjan bénéficieront de projections de films.
Le long métrage fiction ‘’Massoud’’ (80 minutes) du réalisateur tchadien Emmanuel Rotoubam M’Baïdé, a été projeté en ouverture du festival. Un débat s’en est suivi en présence du réalisateur. Les portes de Ciné droit Libre Abidjan se refermeront le samedi 20 novembre.
Sanou A.